C’est lors des travaux de caractérisation environnementale que des échantillons de sols et/ou des eaux souterraines sont prélevés sur la propriété à l’étude.

La Phase 2 consiste en une caractérisation environnementale préliminaire des sols et/ou des eaux souterraines. Si une contamination est décelée sur la propriété au cours de la réalisation de la Phase 2 et que l’on souhaite déterminer l’ampleur de la contamination, une seconde caractérisation ciblée, soit une caractérisation environnementale complémentaire, peut être effectuée dans le secteur contaminé. Il s’agit de la Phase 3.

La Phase 3 est donc dans certains cas requise afin de mieux déterminer le panache de contamination tant en superficie qu’en profondeur, et ce dans le but de mieux budgéter et planifier les travaux de décontamination.

Toutes les caractérisations environnementales sont basées sur le contenu de la norme CSA Z769-00 du Conseil canadien des normes et du contenu des Guides de caractérisation publiés par le MELCC.

Les principales étapes d’une caractérisation environnementale sont les suivantes :

  • Planifier la campagne d’échantillonnage à partir des sources de contamination identifiées lors de l’ÉES Phase 1 : Patron d’échantillonnage (eaux souterraines et/ou de surface, sols et/ou sédiments), méthode d’échantillonnage et nombre de sondages, nombre projeté d’échantillons à analyser en laboratoire, coût et échéancier des travaux ;

  • Rassembler les ressources humaines et matérielles requises ;

  • Procéder aux demandes d’autorisation (au besoin) ;

  • Localiser les infrastructures souterraines ;
  • Réaliser les travaux de caractérisation ;

  • Analyser les échantillons en laboratoire ;

  • Interpréter les résultats des analyses en laboratoire en fonction des critères d’usage ;

  • Rédiger le rapport technique et formuler des recommandations.

Plus en détails

Le niveau de contamination des sols est évalué à l’aide d’un système de critères génériques développé par le MELCC nommé « critères ABC » du Guide d’intervention – Protection et réhabilitation des terrains contaminés, et à l’aide des normes de l’Annexe I du Règlement sur l’enfouissement des sols contaminés (RESC).

Une certaine tolérance concernant la présence de contaminants sur une propriété existe en fonction de l’usage de celle-ci (ex. : résidentiel, commercial, industriel).

Par exemple, pour une propriété commerciale, le degré de contamination accepté est le niveau C alors que pour une propriété résidentielle le niveau est B. Les critères génériques sont donc utilisés comme objectifs de décontamination par rapport à l’usage du site ainsi que comme indicateur du mode de gestion des sols contaminés.

Les différents critères de la grille des critères génériques du MELCC sont définis à titre d’information :

Critère A : Teneurs de fond pour les paramètres inorganiques et limite de quantification pour les paramètres organiques. La plage qui s’étend entre les seuils A et B caractérise les sols faiblement contaminés, où certaines restrictions pourraient s’appliquer.

Critère B : Limite maximale acceptable pour des terrains résidentiels ou des terrains où se déroulent certains usages institutionnels sensibles (établissements d’enseignement primaire ou secondaire, centres de la petite enfance, garderies, centres hospitaliers, centres d’hébergement et de soin longue durée, centres de réadaptation, centres de protection de l’enfance ou de la jeunesse et établissements de détention) et le premier mètre des aires de jeu des parcs municipaux. Le critère B équivaut aussi aux valeurs limites réglementaires de l’Annexe I du RPRT lorsqu’applicable.

Critère C : Limite maximale acceptable pour des terrains industriels, commerciaux, institutionnels non sensibles et récréatifs (pistes cyclables et parcs municipaux, sauf le premier mètre des aires de jeu), de même que pour ceux destinés à former l’assiette d’une chaussée ou d’un trottoir en bordure de celle-ci. Le critère C équivaut aussi aux valeurs limites réglementaires de l’Annexe II du RPRT lorsqu’applicable.

L’Annexe I du RESC indique, de façon générale, le seuil à partir duquel les sols qui contiennent une ou plusieurs substances dont la concentration est égale ou supérieure aux valeurs limites fixées à l’Annexe I et ces derniers ne peuvent être mis dans un lieu d’enfouissement de sols contaminés sans traitement préalable.

En savoir plus

Les critères de qualité des eaux souterraines sont définis à l’Annexe 7 du Guide d’intervention – Protection et réhabilitation des terrains contaminés du MELCC.

Deux critères d’usage sont établis :

  • le critère « Eau de consommation », dont on tient compte si des puits de captage des eaux souterraines sont présents dans le secteur à l’étude
  • le critère de « Résurgence dans les eaux de surface », que l’on utilise dans les autres cas.

Une bonne connaissance de la géologie et de l’hydrogéologie du site de même que des propriétés physiques et chimiques des contaminants est essentielle afin de réaliser un bon patron d’échantillonnage. Les méthodes d’investigation et la campagne d’échantillonnage sont donc spécifiques à chaque projet et nécessitent une grande expertise.

Plusieurs techniques peuvent être employées afin de prélever des échantillons de sols et d’eau.

Pour les sols :
Selon les contraintes et particularités du site à l’étude, les sols sont généralement prélevés à l’aide de forages ou de tranchées d’exploration. Lors de la réalisation des forages, des carottes de sols sont prélevées à l’aide de cuillères fendues. Le prélèvement de carottes de sols permet d’avoir un bon aperçu de la profondeur de la contamination tout en restreignant la perturbation des sols et des activités présentes sur le site.

Dans certains cas, il est préférable de procéder à la réalisation de tranchées d’exploration. Les tranchées d’exploration sont réalisées à l’aide d’excavatrices et elles permettent d’avoir une meilleure idée de la superficie de la contamination localisée dans les premiers horizons de sol (2 à 5 mètres de profondeur).

Pour les eaux souterraines :
Afin de permettre le prélèvement de l’eau souterraine, un puits d’observation composé d’une crépine en PVC est installé à l’intérieur d’un forage. La section crépinée du puits d’observation doit permettre de capter l’eau souterraine du secteur où la source de contamination a été suspectée et tenir compte des fluctuations du niveau des nappes.

Le processus d’échantillonnage de l’eau des puits d’observation est réalisé conformément aux procédures décrites dans les Guides d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales, Cahiers 1 et 3 produits par le MELCC ainsi que dans le Guide de caractérisation des terrains du MELCC.

Lors des travaux de caractérisation des sols, des analyses de la stratigraphie (nature des sols) et de la qualité environnementale (ex.: indices organoleptiques de contamination) des sols rencontrés sont effectuées. Les échantillons les plus représentatifs et susceptibles de présenter une contamination sont analysés en laboratoire. Les échantillons de sols et d’eau prélevés sont expédiés vers un laboratoire indépendant et accrédité par le MELCC.

Plusieurs éléments jouent un rôle sur le nombre et le type d’analyses effectuées (ex. : type de contaminant, source et superficie de la contamination, etc.). Par conséquent, chaque projet est unique et nécessite d’être mené par une équipe d’expertise.

Au terme d’une caractérisation environnementale Phase 2, trois recommandations sont possibles :

  1. Lorsque l’ensemble des résultats d’analyses chimiques en laboratoire indique le respect des critères génériques du Guide d’intervention et du RESC, aucune investigation supplémentaire n’est recommandée dans les secteurs investigués.
  2. Lorsque des concentrations supérieures aux critères applicables pour le site sont détectées, il peut être recommandé d’effectuer, dans certains cas, une caractérisation environnementale complémentaire Phase 3 afin de déterminer l’ampleur de la contamination. Cette étude Phase 3 permet ainsi de mieux budgéter et planifier les travaux de décontamination.
  3. Finalement, lorsque des concentrations supérieures aux critères applicables pour le site à l’étude sont détectées, il peut être recommandé de procéder directement à la réalisation de travaux de décontamination.

Un programme d’assurance et de contrôle qualité pour les sols et les eaux souterraines est effectué afin d’assurer la fiabilité des résultats des analyses en laboratoire. Toutes les campagnes d’échantillonnage menées par Environnement PH inc. comprennent un programme de contrôle qualité qui respecte les exigences du MELCC.

Le nombre d’échantillons prélevés en duplicata pour le programme de contrôle qualité dépend en partie des objectifs des travaux, de l’hétérogénéité du milieu et des enjeux propres à chaque projet.

Le Cahier 1 du Guide d’échantillonnage à des fins d’analyse environnementale précise « qu’un minimum de 10% des échantillons prélevés et analysés en duplicata est nécessaire pour que l’interprétation des résultats du contrôle soit scientifiquement valable. Cependant, un minimum de 1 duplicata par lot d’échantillons destinés à l’analyse doit être respecté ».

En outre, le rapport d’analyse chimique comprenant le sceau du chimiste ayant réalisé les analyses en laboratoire est remis à la fin du mandat. Ce rapport d’analyse statue de surcroit sur la validité des résultats obtenus lors de la campagne d’échantillonnage. Notons que les analyses sont réalisées par un laboratoire indépendant et accrédité par le MELCC.

La norme CSA Z769-00 fixe les principes qui encadrent la réalisation d’une Évaluation environnementale de site Phase 2 (ou Caractérisation environnementale de site Phase 2). Elle permet d’encadrer la pratique d’une Phase 2 et de fournir les modalités minimales d’exécution afin de répondre aux exigences réglementaires. Cette norme constitue la suite de la norme CSA Z768-01 suivie lors de l’Évaluation environnementale de site Phase 1.

Toutes les Caractérisations environnementales Phase 2 réalisées chez Environnement PH inc. sont basées sur le contenu de la norme Z769-00.

Découvrez la prochaine phase de décontamination Travaux de décontamination – phase 4

Les travaux de décontamination comprennent la réalisation d’un plan de réhabilitation basé sur les résultats des travaux de caractérisation environnementale et conforme au Guide d’intervention – Protection des sols et réhabilitation des terrains contaminés.

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